madame bleu est Anlor Gueudret, chorégraphe tout terrain boulimique et curieuse, qui danse et fait danser dedans et dehors, un peu en dessus-dessous et souvent de côté :
"Mon parcours d’artiste est influencé par des pratiques et des disciplines éclectiques : la danse, le théâtre, le chant…Les pratiques corporelles et chorégraphiques sont au coeur de mes préoccupations, mais je me plais à expérimenter, toujours et encore, ce que je ne sais pas faire.
J’ai pratiqué, comme beaucoup de petites filles, la danse classique, puis le jazz et les claquettes, avant de trouver dans la danse contemporaine un terrain de jeu plus vaste.
En chemin, je me suis égarée à Dublin, sur les plateaux des théâtres où j’ai étudié et monté plusieurs pièces. J’y ai trouvé, le goût de « raconter quelque chose » à travers un texte, des personnages, une scénographie, l’humour aussi et l’engagement politique…
en bref cette « exigence de sens ».
De retour en France, je cherche une physicalité plus authentique et radicale : je me mets à explorer l’improvisation, la danse-contact, le théâtre physique…
Je comprends alors mon désir d’aller plus loin dans la recherche chorégraphique mais surtout de la transmettre : je quitte mon travail administratif pour me consacrer entièrement à la danse, intègre les Rencontres Internationales de Danse Contemporaine où j’obtiens en 2011 mon diplôme d'Etat de professeur de danse.
J’ai dans cette école pu rencontrer des chorégraphes et pédagogues qui m'ont influencée (Dominique Dupuy, Claire Jenny, Brigitte Hyon, Christine Gérard, Mié Coquempot, Alban Richard...) mais j’y ai surtout posé les fondamentaux d’une danse en relation profonde à la fois à l’espace extérieur et intérieur.
Rapidement, je suis attirée par les espaces hors les murs, les lieux habités et fréquentés : aller vers les gens, m'adapter aux accidents, modifier l'environnement et le rendre poétique devient une évidence, voire une nécessité.
En 2008, je fonde avec Marie Chataignier les mobilettes, compagnie de danse dans l'espace public, avec laquelle je développe de nombreux projets chorégraphiques et de territoire.
Aujourd'hui, je m'intéresse de plus en plus à l'émergence du geste, en tant que relation à soi et au monde. - une recherche en mouvement nourrie depuis 2016 par une formation en Analyse Fonctionnelle du Corps dans le Mouvement Dansé au Pôle Aliénor de Poitiers.
L'improvisation en tant que performance partagée se diffuse autant dans mon travail de création que de transmission sont devenus mes champs de prédilection. C'est pourquoi j'ai décidé de devenir officiellement "chercheuse en improvisation" et d'intégrer pour ce faire un Master "Savoir du Corps Dansant" à l'Université de Nice, qui a ouvert une section improvisation en 2019.
pourquoi madame bleu ?
Parce qu 'I want to be independantly blue,
comme Nina Simone.
Parce que je lui dirai les mots bleus de Christophe.
Parce que c'est ma couleur préférée,
et celle des yeux de mon fils,
et de mon père.
Parce que ma robe achetée à Londres.
Parce qu'une paire de chaussure
usées et confortables dans lesquelles j'aime danser
Parce que le bleu du ciel,
et de l'océan.
Parce que ça me va bien.
Parce que Madame B. et que je m'appelle A.
Deuxième lettre de l'alphabet,
après la première
Un double, une ombre
BLEUE